Dans le Paris de la première moitié du XIXe siècle, deux pianistes, virtuoses et compositeurs, dominent la scène musicale : Chopin et Liszt.
Dans la même période, ou plus précisément entre 1830 et 1850, deux noms incarnent l’âge d’or de la facture de piano française : Erard et Pleyel.
Et, comme la musique est une question d’harmonie, chaque pianiste va trouver piano à ses doigts et vice et versa.
Erard/Liszt : une question de rapidité
La maison Erard s’impose par ses grands pianos à queue. Sébastien Erard (1752-1831) met au point, entre 1820 et 1823, le piano à double échappement. Cette invention permet une répétition plus rapide des touches et donc une plus grande rapidité de jeu. L’éclat et la robustesse des pianos Erard semblent s’adapter parfaitement au toucher du virtuose Franz Liszt (1811-1886). De démonstrations en démonstrations, Liszt contribue à la notoriété de la firme.
Pleyel /Chopin : une question de souplesse
Grand rival d’Erard, Ignace Pleyel (1757-1831) perfectionne le toucher de l’instrument, enrichissant encore ses possibilités de dynamique. Les pianos Pleyel sont loués pour leur souplesse et leur délicatesse, qualités qui conviennent mieux au jeu de Frédéric Chopin (1810-1849). Il faut dire aussi que, présenté au fils Camille Pleyel (1788-1855) alors qu’il était enfant, Chopin est devenu l’ami de la maison.
Mais aussi une question d’argent !
Si Liszt représente la firme Erard tandis que Chopin porte la bannière des pianos Pleyel lors d’événements musicaux, les liens entretenus entre artistes et firmes peuvent être aussi d’une toute autre nature. C’est ce que laisse entendre la lecture du registre de ventes 1833-1837 de la Maison Erard où l’on y apprend que, à la date du 14 mai 1835, la princesse Belgiojoso a acheté un piano Erard 5000 F par l’intermédiaire de son célèbre professeur, M. Liszt mais que celui-ci a reçu 1000F de commission !
Crédits photos : Archives de la Cité de la Musique et Médiathèque de la Cité de la Musique
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